mardi 22 avril 2008

Un truc simple

rhâââ... voui, voui, on va dire que ce blog devient un blog de râleuse. Tant pis, j'assume.

Collègue (que j'adore ceci dit, c'est une de mes chouchoutes (et, non, elle ne lit pas ce blog)), que nous appelerons euh... Choupette, tiens, Choupette, donc, a des accès de stress assez impressionnants.

Enfin, moi, ça m'impressionne. Je ne comprends pas trop comment on peut se mettre dans des états de nerfs pareil pour un planning de véhicules. En gros, son discours à elle c'est "oui, mais si ça marche pas?" au lieu de se dire "comment faire en sorte que cela fonctionne bien?". En gros, elle anticipe toutes les catastrophes possibles, rendant tout processus complètement inapplicable, puisqu'il y a toujours un risque qu'un gravier vienne enrayer le truc.

On a deux voitures. On peut les réserver sur un simple calendrier partagé outlook. Le truc plus basique, tu meurs. Forcément, il y aura toujours le flemmard ou le mec qui se dit que "c'est trop compliqué" pour ne pas réserver la voiture, et pour la prendre alors que d'autres personnes en ont besoin. Celui là,il existera toujours, partout, tout le temps. Mais ce n'est pas une raison pour tenir la main à tout le monde, et pour les déresponsabiliser. J'ai parfois l'impression d'être dans une école primaire, où la maitresse doit emmener les enfants aux toilettes: "ayéééé j'ai finiiii tu peux venir m'essuyeeeeer".

Choupette, elle, elle préfère qu'il y ait une maitresse (en l'occurence, moi), pour être sûre de sûre de sûre qu'il n'y aura pas de catastrophe (ou qu'on utilise pas trop de papier pour s'essuyer). Moi, je préfère leur apprendre à pêcher, plutôt que de leur filer le poisson. Mais quand j'explique ça à Choupette, elle a les larmes aux yeux, ne parle plus de façon cohérente, et me dit "ouais, en gros, je vais encore m'en prendre plein la tronche. Tout ce que je te demande, c'est un système simple".

Punaise, à part implanter une puce qui se synchronise avec outlook dans le cerveau de mes collègues, je ne vois pas plus simple que d'utiliser un calendrier outlook partagé. Non? Vous avez des suggestions ?

jeudi 10 avril 2008

oui oui, bon...

... j'avais essayé de faire un autre blog, mais vu que je ne le mets pas plus à jour que celui là, bon, ben, du coup, je reviens là. Pour voir, comme ça.

Donc, je suis toujours dans les fruits frais mixés. Et c'est un travail comme les autres, vraiment. Avec les mêmes "gnin gnins" à gérer. Et parfois, c'est même moins sympa que mes geeks. Ils me manquent, mes geeks, même si le taf en lui même ne me manque pas. Y'a moins d'amour ici.

A tout ceux qui ont rêvé un jour de travailler pour Patagonia ou Google, je n'aurais qu'une chose à dire: super idée, mais évitez les filiales.
Parce que les filiales, ce ne sont jamais que des start-ups avec pour actionnaire unique la maison mère.

Et que, comme toute start-up qui se respecte, il y a des contraintes budgétaires énormes, qui brident les possibilités de faire "comme dans les bureaux de la maison-mère".
Mais surtout, tout le monde est sur les dents constament, car il faut faire de la croissance vite vite vite, pour soutenir les supers trucs qui sont faits à la maison mère. Donc, du coup, l'intérêt de travailler dans une boite hyper-sympa se perd grandement. Mais alors grandement. Surtout que, comme c'est une boite sympa, ben, on accepte d'être payé moins que sur le marché, puisque c'est sympa on vous dit.

Alors c'est vrai, il y a des trucs sympa, un peu. Mais ça ne compense pas réellement le taux de stress palpable qu'il y a dans mon travail. Stress encore plus grand, puisqu'on a, en quelque sorte, cette "obligation" d'être cools et sympas et de bonne humeur. Qu'on a pas vraiment le droit de se plaindre, puisque cette boite est sympa et que plein de gens rêvent de travailler pour elle. Ils n'ont pas tort, ces pleins de gens. Mais attendez 5 ou 6 ans, pour que la petite pousse actuelle en France devienne la grosse locomotive de la croissance européenne de la marque, et puisse enfin avoir les moyens de ses ambitions.

Parce que là, c'est pas l'ambition de bien faire qui nous manque, au contraire, on est pleins et gonflés (de et par) cette ambition là. Non, ce qui nous manque, ce sont les moyens réels de bien faire. Je ne parle pas que de sous, hein. Je parle aussi de moyens humains. De confiance, de liberté, de zenitude.

Là, désolés, mais le zen repassera, on a pas le temps, on bosse à la croissance. Et le pire, c'est que ça marche.

Mon boulot à moi dans tout ça ? Faire en sorte que les gens se sentent bien au travail. Ah, la bonne blague. Pas le temps d'aller bien, pas le temps de se poser des questions, pas le temps de se poser tout court. Vite, vite, croissance, croissance, chiffre, chiffre. Et puis, de temps un temps, un truc marrant, un truc récompense: on enregistre une chanson, on va faire du tai-chi, un hammam, du vélo. Une fois tous les 3 mois. Pour fêter le fait qu'on travaille comme des forçats et qu'on a fait de la bonne croissance.

Hann, en me relisant, je me dis "qu'est ce que tu es amère ma pauvre fille". mais je ne suis pas amère, en fait. Je suis même plutôt sereine. Je ne suis pas directement touchée par cela dans mon travail à moi. Juste j'empathise pour les autres. Je sens leur stress, leur manque de place pour respirer. J'aimerais les aider. Mais je ne sais pas comment faire. Je voudrais bien leur dire que ce n'est pas grave, que ce n'est qu'un travail et rien d'autre.

Parce que, en vrai, ce n'est que du travail. C'est tout.